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Il y a 3 ans, les deux frères Dikom et Bakang Bakang-Tonjé ainsi que Sylvain Leba lançaient le projet Dear Muesli. Leur ambition : conquérir les marchés du petit-déjeuner et du goûter en France et en Europe. La première pierre de l’édifice en muesli a été posée dans une tout autre atmosphère que celle du labo où Dikom nous accueille à Gennevilliers.

À l’époque, les trois futurs associés travaillent pour une marque de prêt-à-porter. Entre les deux Français et l’Américain, ça matche. Ils partagent une passion pour l’en-cas muesli, échangent des recettes et se mettent à essayer certains mélanges auprès de leurs collègues. Cette année-là, on les surnomme les « Muesli Boy ». C’est l’hiver, le moment idéal pour tester un produit qui fleure bon l’enfance. Oui, car entre le muesli et les deux frères, c’est une longue histoire. Leur mère, infirmière, les emmenait choisir les fruits secs de leur mélange chez « Tang Frères » dans le 13e arrondissement de Paris.

Tout s’est joué grâce au bouche-à-oreille et à une communication efficace. La clientèle s’est fédérée autour des réseaux sociaux et d’un site web. Le traditionnel « business plan » : « On l’a arrêté en cours. Car ça prend du temps. Nous voulions vendre, rentrer dans le concret. » Les « Mueslis Boys » décident de passer par un labo sans gluten avant d’atterrir à Gennevilliers dans un espace suffisamment grand pour accueillir les 5 employés, stocker les céréales et les fruits secs. C’est là qu’ils composent leurs subtils mélanges aux notes d’avoines, raisin sec, figues, baies de goji…

Face à l’enjeu de l’alimentation Dikom, Bakang et Sylvain gardent un objectif, celui de l’équitable et de la transparence. « Les fruits secs, on va les chercher là où ils poussent ! Ça peut être en Guadeloupe ou sur les flancs de l’Himalaya. Nous privilégions le bio. Et plus que ça, nous recherchons les sensations gustatives dans le palais. » Pour l’instant, ils font appel à des fournisseurs, mais Bakang tempère « sur le long terme, nous voulons négocier directement avec des agriculteurs pour que chacun soit rétribué à sa juste valeur. Le problème, c’est la multiplication des intermédiaires qui se gavent. Ils augmentent les prix à l’achat pour les consommateurs et baissent les marges des agriculteurs, ou des fabricants comme nous. Pour moi, l’agriculteur devrait être roi, car c’est lui qui produit ! »

Pour se hisser à la tête d’une boîte de muesli, Dikom n’a pas fait d’études dans l’agroalimentaire. Et il le revendique « Ces histoires de diplôme, c’est handicapant pour tout le monde. Ça empêche des vocations ! Je refuse de me laisser enfermer dans un dogme, celui du bon diplôme pour le bon poste. Je m’en tiens à l’expérience et à la motivation. Quand on me pose la question de mon parcours, je parle d’abord de ma licence à la fac de Cergy. Ça m’a forgé ! Je n’ai aucune formation dans la restauration, l’agroalimentaire sauf celle d’être un mangeur ! »

Le trio tout en muesli cherche à peser sans oublier le sens. Prochaine étape : la création d’un programme de sensibilisation dans les collèges. « On veut leur parler de l’importance du petit-déjeuner, à l’âge où les enfants sautent souvent le premier repas de la journée. Nous voulons faire une éducation au bien mangé. » Pour influer concrètement et positivement sur la vie des consommateurs.

Photos : João Bolan