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Depuis 2008 on entend parler du projet du Grand Paris. À l’initiative de l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, l’accouchement semble présenter quelques complications. D’autant qu’avec l’actuel président, Emmanuel Macron, l’optimisme des débuts s’essouffle à nouveau. Tantôt perdus, tantôt confus, nous avons tenté de mieux cette histoires et ses galères d’hier et d’aujourd’hui.

Dans la famille du Grand Paris, nous demandons le fils « Grand Paris Express », celui là même qui monopolise beaucoup d’attention ces derniers mois. L’initiative a de quoi insuffler de l’espoir : 4 nouvelles lignes, 200 km (l’actuel réseau en comptant près de 220), 68 gares, 25 milliards d’euros d’investissement, 15 000 emplois sur les chantiers, un effet sur la croissance évaluée à 70 milliards d’euros. Un grand projet urbain qui va vers plus de respect de l’environnement, de connexion intra banlieues ainsi qu’avec les les grands pôles d’activités (universités, aéroports, etc.). Sa réalisation avait été confiée à la Société du Grand Paris (SGP) en 2010 et le nouveau président a pris le train en marche.

Sauf que le 17 janvier dernier, la Cour des comptes dresse un rapport alarmant quant aux dépenses relatives au projet du Grand Paris Express, « sous-estimées » par la SGP. Elle met également en doute la vraisemblance des délais en vue des JO de 2024. Moins d’une semaine plus tard, le 23 janvier, le Premier ministre, Edouard Philippe, s’est rendu sur le chantier du Grand Paris Express dans le 9-4 à Champigny-sur-Marne. Il y a affirmé qu’il était « hors de question que ce projet ne se fasse pas ». 

Dans le reste de la famille, il y a la fille « Métropole du Grand Paris », une intercommunalité qui regroupe Paris, 123 communes des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne et 7 communes des départements limitrophes de l’Essonne et du Val d’Oise. Elle représente 7,5 millions d’habitants et possède son propre conseil métropolitain. Ce projet territorial a pour vocation de concurrencer toutes les autres grandes métropoles de la planète à l’instar de Londres, Hong Kong ou New York. Le 14 janvier dernier, Libération annonçait que certains acteurs du dossier pensaient possible la suppression de la métropole par le président Emmanuel Macron. Suppression ou non, le président galère sur la question du statut à donner à la métropole et sa communication sur le sujet reste floue.

Au-delà d’une famille vacillante et d’une politique qui avance à tâtons, un acteur s’ajoute à l’équation : les JO 2024. Avec les Jeux, le nord de Paris nourrit l’ambition de booster son attractivité et de voir avec elle, la promesse de retombées économiques conséquentes. Mais comme le soulevait l’entrepreneur de Seine-Saint-Denis, Youness Bourimech, dans nos colonnes, l’État devra être dans une logique inclusive afin que tous les territoires puissent en profiter. Le 22 janvier dernier, les maires de 6 communes (Sevran, Livry-Gargan, Clichy-sous-Bois, Montfermeil, Noisy-le-Grand et Chelles en Seine-et-Marne) écrivaient une lettre au président de la République afin d’exiger le maintien du Grand Paris Express pour 2024, craignant un report à 2030.

Un tel projet, à même de profondément redessiner la banlieue, mériterait simplement (au delà d’une franche réussite) un semblant de clarté plutôt que l’actuel flou artistique. 

Photo : Daniel Derajinski